Savez vous comment fonctionne le Sport sur ordonnance ?

67% des Français ne se sont jamais vus recommander une activité physique par leur médecin

Publié le 10 octobre 2022

Alors que la Haute Autorité de Santé a récemment émis des recommandations pour faciliter la prescription d'une activité physique et en faire un traitement non médicamenteux à part entière, dans les faits, force est de constater que peu de Français se voient prescrire du sport.

C'est ce que révèle le Baromètre Sport Santé de la FFFEPGV (Fédération Française d'éducation physique et de gymnastique volontaire) réalisé avec Ipsos. En effet plus de la moitié des Français (67%) n'ont jamais reçu, de la part de leur médecin, de recommandations quant à la pratique d'une activité physique en lien avec leur pathologie. Un chiffre qui interpelle la Fédération leader sur le Sport Santé !

Le sport sur ordonnance, encore insuffisamment recommandé par les médecins :

D'après le baromètre sport-santé réalisé par la FFEPGV en collaboration avec IPSOS*, seulement 33% des Français se sont déjà fait recommander par leur médecin la pratique d'une activité physique. Et parmi eux, 18% ont suivi ces conseils.

Alors qu'un tiers des Français déclare que leur médecin leur a déjà conseillé la pratique d'une activité sportive en particulier ou la pratique d'une activité sportive en général sans leur préciser laquelle, ces indicateurs enregistrent une baisse significative par rapport à 2019 où près d'un Français sur deux (49%) s'était vu recommander de l'activité physique.

Au-delà de la simple recommandation que peut faire le médecin, qui reste encore faible, la prescription sur ordonnance est quant à elle encore très minoritaire.

85% des Français confirment que leur médecin ne leur a pas prescrit par ordonnance la pratique régulière d'une activité sportive en particulier, adaptée à leur condition physique et à leur état de santé. Des chiffres qui n'évoluent pas depuis 2018, malgré la crise sanitaire.

Des Français en demande d'accompagnement

S'ils sont nombreux à confier que leurs médecins ne leur recommandent pas la pratique d'une activité physique, les attentes des Français vis-à-vis du sport sur ordonnance restent équivoques.

Près d'1 Français sur 3 aimerait que son médecin lui conseille la pratique d'une activité sportive en particulier. Par ailleurs, un quart souhaiterait même qu'il leur prescrive cette pratique par ordonnance. Si ces indicateurs sont en diminution par rapport à 2019, ceux qui ont un mode de vie plus sédentaires se déclarent plus enclin à en avoir besoin (38%).

La FFEPGV, impliquée pour faire évoluer le sport sur ordonnance

Force est de constater que ces chiffres sont révélateurs du manque d'information qui continue de freiner l'évolution du sport sur ordonnance, et ce malgré la loi de 2016 ouvrant la prescription par le médecin traitant d'une activité physique. La loi du 2 mars 2022, visant à démocratiser le sport-santé, a élargi ce cadre aux personnes touchées par des maladies chroniques ou ayant des facteurs de risques comme le surpoids, l'obésité, la perte d'autonomie... soit environ 20 millions de personnes.

À l'origine de popularisation de la notion de « sport-santé », la FFEPGV s'est longtemps impliquée pour que le sport sur ordonnance soit mieux reconnu par les pouvoirs publics et mieux utilisé par les médecins.

La FFEPGV a développé une expertise dans l'accompagnement de personnes touchées par des maladies chroniques : le cancer, le diabète, l'apnée du sommeil, le surpoids. Elle a été précurseur en mettant en place des programmes tel que « Diabète et Surpoids ». Elle propose également un pack sport-santé en réponse aux recommandations de la Haute Autorité de Santé, en matière d'activité physique. Ce pack vise à accompagner le pratiquant à travers plusieurs séances et un suivi. Enfin, la fédération s'engage aussi à faire progresser le sport sur ordonnance auprès des médecins avec un projet de formation consacrée à la « Prescription de l'activité physique ».

Aujourd'hui, la fédération leader du sport-santé a pu former plus de 1 137 animateurs sur tout le territoire pour développer le sport sur ordonnance.

« La fédération s'est investie depuis des années pour que le sport sur ordonnance soit plus répandu, mais notre difficulté reste de faire savoir aux médecins qu'ils peuvent prescrire une activité physique, et que nous sommes là pour les accompagner dans le sport sur ordonnance. À la FFEPGV nous nous engageons pour une activité physique adaptée. Dans n'importe quelle autre fédération compétitive, le licencié vient pour pratiquer une activité qu'il a choisi. À la FFEPGV, il vient pour pratiquer une activité qu'il aura choisi ou qui le motive, et qui sera bénéfique pour son bien-être physique, mental et social. L'activité devient un outil au service du pratiquant car on veut qu'il commence et qu'il n'arrête jamais. Nos activités et les recommandations de santé sont orientées sur l'éducation et la santé ». Témoigne Emily Martineau, cadre technique national de la FFEPGV.

Méthodologie du Baromètre

Étude réalisée auprès d'un échantillon de 2003 personnes, âgées de 16 ans et plus, représentatives de la population Française du 3 au 10 décembre 2021. L'échantillon a été interrogé par Internet via le panel en ligne d'Ipsos. Pour bénéficier d'effectifs minimum dans chaque région, l'échantillon a été raisonné. La représentativité de l'échantillon a été assurée par la méthode des quotas, appliqués aux critères de sexe, d'âge, de profession de l'interviewé, de région et de catégorie d'agglomération.

Zoom sur la FFEPGV

Issue d'un mouvement sportif créé en 1888 pour améliorer la santé publique par la démocratisation de la pratique sportive, la FFEPGV voit le jour en 1972, avec la réunion de plusieurs structures fédérales sportives. La Fédération a pour vocation d'organiser des activités physiques et sportives, orientées vers les loisirs et le bien-être. Elle est reconnue d'utilité publique depuis 1976, et compte près de 360 000 de licenciés et pratiquants à travers 5 000 clubs. Les cours sont délivrés dans chaque club par des animateurs sportifs formés et diplômés par la Fédération.