La première année de médecine est-elle vouée à disparaître ?

Ce sont au total 7 facultés de médecines en France qui vont désormais proposer aux étudiants diplômés d'une licence d'intégrer la deuxième année de médecine sans passer par le concours de la première année et de passer cette étape difficile. Le but ? Avoir des profils moins scientifiques dans la filière santé / médecine.

Publié le 01 décembre 2014

Ce sont au total 7 facultés de médecines en France qui vont désormais proposer aux étudiants diplômés d'une licence d'intégrer la deuxième année de médecine sans passer par le concours de la première année et de passer cette étape difficile. Le but ? Avoir des profils moins scientifiques dans la filière santé / médecine.

Médecin... diplômé d'architecture

Le ministère de l'Enseignement Supérieur et de le Recherche réfléchit déjà depuis plusieurs mois à l'éventualité de faire entrer en deuxième année de faculté de médecine des étudiants venant d'autres horizons mais diplômés d'une licence. Sur le 37 facultés de médecine en France, 7 d'entre elles vont expérimenter cette théorie dès 2015 et ce durant six ans. D'autres méthodes leur seront également proposé à l'essai. Tous les étudiants ne pourront cependant pas accéder à la faculté de médecine ; ils seront rigoureusement sélectionnés et devront suivre une formation d'un semestre afin de rattraper les pré-requis. Pour le président de l'association des médecins urgentistes, Patrick Pelloux, « c'est une très bonne mesure ». Il estime qu' « Il faut ouvrir la médecine à d'autres manières de penser. Je suis certain que Louis Pasteur ou Charles Richet n'étaient pas forcément de grands mathématiciens ».

Le Paces, ce concours aux 85% d'échecs

Le Paces, ce concours très sélectif de fin de première année de médecine, pourrait ainsi être contourné par ces étudiants. Avec un échec de 85% au Paces chez les étudiants de médecine de première ou de deuxième année, le ministère compte diversifier désormais les profils d'étudiants en médecine. La faculté d'Angers va par ailleurs supprimer totalement la première année dès la rentrée 2015 au profit d'un parcours universitaire permettant de regrouper plusieurs filières de santé. Ainsi, les meilleurs étudiants de ce nouveau programme pourront intégrer médecine ; à défaut, ils auront le choix de se diriger vers des études de droit ou de pharmacie. Cette nouvelle réforme pourrait notamment permettre de réaliser des économies comme le prouve la revue Les Echos qui estime que l'organisation des épreuves de première année coûte près de 500 000 euros rien que pour les 2 500 étudiants de Paris V.

Vers une suppression définitive du numerus clausus ?

Le numerus clausus est en voie de disparition pour permettre une formation plus ouverte. Ainsi, il en sera fini du quota d'étudiants déterminés à l'avance. Ce sont principalement les masseurs-kinésithérapeutes, les chirurgiens-dentistes, les infirmiers et les pharmaciens d'officine qui sont concernés par cette réforme car contrairement aux médecins spécialistes et généralistes dont les études doivent être particulièrement encadrées, ces formations ne justifient pas une réduction du nombre d'étudiants. Il est d'autant plus facile de contourner le numerus clausus de ces formations en étudiant dans d'autres pays comme la Belgique, l'Espagne ou encore la Roumanie qui proposent des formations reconnues en France et n'ont aucun numerus clausus. On dénombre ainsi 58% des vétérinaires inscrits à l'ordre professionnel en France et ayant étudié à l'étranger (contre 56% pour les masseurs-kinésithérapeutes et 29% pour les chirurgiens-dentistes).