L'hosto au Théâtre? Une jeune troupe de théâtre qui a décidé de mettre l'hôpital sur les planches !

La compagnie en carton entame demain sa deuxième semaine de représentation pour sa création originale « Hosto » au Théâtre des Déchargeurs !

Publié le 20 avril 2015

LA PIÈCE

Hosto brise les murs qui séparent habituellement l'hôpital du reste de la société - ces murs sur lesquels nous projetons angoisses, fantasmes voire superstitions - et fait entrer le spectateur au cœur de l'hôpital, en le donnant à voir autrement. Trois comédien(ne)s, trois portants, une galerie de personnages et une série de saynètes comme autant de portes qui s'ouvrent sur des situations variées... Entrerez-vous ?

LE MOT DES AUTEURS

Marie Astier, atteinte d'une maladie génétique diagnostiquée à 18 mois, dialysée puis transplantée rénale en 2005, connait l'hôpital « par cœur ». Elle a eu envie de faire de sa propre expérience le matériau d'une création artistique, en s'entourant de deux membres de sa Compagnie. Chacun a mis ses compétences au service d'un spectacle original. Hosto dédramatise la vision commune de l'hôpital en l'évoquant avec simplicité, en multipliant les angles d'approche pour montrer sa diversité. Hosto ne suit pas de trame narrative car son propos n'est pas de « raconter » l'histoire d'un personnage, mais celle d'un lieu, du point de vue du patient. Le spectacle se compose d'une série de saynètes, certaines sans paroles : le corps, dans un lieu où il est souvent empêché, est parfois le seul à s'exprimer. Dans Hosto, le (sou)rire a un statut singulier : le spectateur reconnaît une situation bien réelle et apprécie le décalage amené par le jeu. L'expérience de l'hôpital est passée au crible de la créativité. L'hôpital est le matériau d'une création artistique avec ce que cela présuppose de prise de distance voire de liberté

La Compagnie En Carton

LE MOT DES METTEURS EN SCÈNE

Sur scène, un lit d'examen blanc et trois portants sur roulettes aux rideaux blancs. Ces portants - aux dimensions imposantes mais aux tissus fluides et légers - évoluent tout au long de la pièce, tandis que le lit n'est jamais déplacé. Ce sont les murs de l'hôpital qui bougent autour du lit, créant différents espaces - parfois réels, parfois mentaux. De derrière ces portants peut surgir un infirmier sans égard pour l'intimité du patient, un visiteur tant attendu ou un nouveau patient. L'hôpital n'est jamais vide. Il pourrait presque paraitre hanté. Le blanc renvoie à un univers aseptisé mais aussi onirique. Par l'évolution de la scénographie, chaque espace s'ouvre à ce qui pourrait être appelé une troisième dimension tout comme, par le texte et le jeu, chaque saynète prend de la distance par rapport à ce qui l'a inspirée. Nous avons conçu Hosto comme un spectacle qui ne laisse pas indifférent. Il est écrit, mis en scène et joué pour toucher chacun de façon différente, en fonction de son propre rapport à l'hôpital. Qu'en connait-il ? Est-ce par sa propre expérience ou au travers de celle(s) de proche(s) ? Quels souvenirs, impressions, peurs ... a-t-il gardés ? Nous souhaitions interroger, déranger voire bouleverser le spectateur ; qu'il éprouve le besoin d'échanger à l'issue de la représentation ; que certaines images lui restent gravées en mémoire.

EXTRAIT

Un sandwich jambon beurre. J'ai envie d'un sandwich jambon beurre. Comme celui que mange le type là-bas. Je ne suis pas sûre qu'il soit bon, son sandwich. Je suis même sûre qu'il n'est pas bon. Mais c'est un sandwich. Un sandwich, c'est pratique. On le mange sur le pouce, entre 2 choses à faire. On le mange à son bureau, sur un banc... ou même dans les transports en commun, pour gagner du temps. Ici, on ne mange pas de sandwich. Parce que du temps, on en a à perdre. Parce qu'on a nulle part où aller... puisqu'on est ici. Et pourtant, moi, j'aimerais bien monter dans une voiture. Ça fait longtemps, mine de rien, que je ne suis pas montée dans une voiture. J'ai envie d'être sur le siège arrière... et de sentir les vibrations du moteur sous mes fesses, ça fait des guilis. J'ai envie d'être entre mon frère et ma sœur qui se chamaillent... et qui m'obligent à faire la police. Ici, il n'y a pas besoin de la faire, la police, puisque je suis toute seule le cul sur une chaise qui ne fait même pas de guilis.

INFOS PRATIQUES

19h30 mardi au samedi
14 avril au 09 mai 2015

3, rue des déchargeurs
75 001 paris • m°châtelet

tarif de 10 à 26 €
durée 1h15

texte, mise en scène & interprétation MARIE ASTIER,
CHLOÉ GOGNIAT, MAXIME MIGNÉ en alternance avec NICOLAS
LUBOZ / extrait de dans ma tête d'EMMA CASANOVE / musique
FLORIANE DARDARD

coréalisation les déchargeurs / la compagnie en carton