Fin du numérus clausus, facultés qui refusent le redoublement en PACES...

Edouard Morice, professeur agrégé et directeur général des Cours Thalès apporte son éclairage sur ces études de médecine hyper sélectives.

Publié le 17 septembre 2018

D'un côté on parle d'assouplissement de la sélection pour la première année de médecine et à terme de fin du numérus clausus et de l'autre le constat est que la sélection est de plus en plus forte en PACES avec des facultés qui refusent le redoublement en PACES.

A la veille de l'annonce du plan santé du gouvernement qui doit intégrer un volet relatif à la formation des médecins et la réforme des concours PACEs et Internat, Edouard Morice, professeur agrégé et directeur général des Cours Thalès apporte son éclairage sur ces études de médecine hyper sélectives.

La Rédaction

Pouvez-vous présenter en quelques mots à nos lecteurs ?

Edouard Morice

Edouard Morice, professeur agrégé, fondateur des Cours Thalès. 10 ans d'enseignement en lycée et classe prépa, puis j'ai créé cette structure de référence dans l'accompagnement des lycéens vers les études supérieures et jusqu'aux classes préparatoires.

La Rédaction

Quelles sont selon vos informations, les facultés qui refusent el redoublement en PACES ?

Edouard Morice

Ces informations sont officielles, à ma connaissance seules 4 universités parisiennes ont mis en place la « PACES 1 » : Paris-Descartes, Sorbonne université, Paris-Diderot, Paris-Est-Créteil, et l'université de Bretagne Occidentale ainsi que celle de Lille vont peut-être leurs emboiter le pas.

La Rédaction

Quelles sont les motivations de cette décision (limitation nombre d'étudiants à accueillir, une sélection toujours plus forte...) ?

Edouard Morice

Cette décision a pour ambition affichée de faire gagner 1 année à des élèves qui auraient échoué en doublant. 1 année « perdue » au lieu de 2 donc. Elle permet également de faire baisser les effectifs dans les amphis.

L'idée n'est pas de sélectionner plus car le numerus clausus (en passe d'être abandonné) a augmenté ces dernières années.

La Rédaction

N'est-ce pas une mesure inégalitaire car non appliquée dans toute la France ?

Edouard Morice

En effet, tant que toutes les facs ne proposent pas les mêmes modalités de sélection, cette mesure ne paraît pas juste. Mais il est a priori prévu de faire un numerus clausus différent pour les primants et les doublants qui vont se côtoyer pour la dernière fois dans ces facs.

La Rédaction

Quelles sont les qualités requises pour réussir dès la première année en PACES ?

Edouard Morice

Une implication totale, de solides capacités à s'organiser et gérer son stress. La prépa anticipée en Terminale S que nous proposons est très orientée vers ces aspects méthodologie de préparation du concours. Car beaucoup de lycéens découvrent trop tard les règles et les exigences de ce concours très sélectif. Les seules qualités purement scolaires ne suffisent plus pour ce genre de sélection.

La Rédaction

Comment bien se préparer et à partir de quand cela se joue t'Il ?

Edouard Morice

Avant la terminale, inutile de faire quoi que ce soit d'autre que d'apprendre à travailler régulièrement et efficacement. Durant la Terminale, il faut commencer à se préparer, au minimum en s'appliquant des règles de travails strictes dans sa préparation au Bac. Non pas pour le Bac (93 % de réussite...) mais en guise d'entraînement. De plus en plus d'élèves s'inscrivent à notre prépa médecine anticipée pour pousser plus loin cette préparation méthodologique et renforcer leur niveau dans les matières importantes pour la PACES. Beaucoup font la même chose pour préparer une entrée en Maths Sup dans ce que nous avons appelé une « Maths sup anticipée ».

La Rédaction

Le passage par les «écuries» est -elle une étape incontournable dans la route vers la réussite en PACES ? Avez-vous des statistiques ?

Edouard Morice

Les statistiques sont difficiles à obtenir en la matière. Les prépas les gonflent et les universités les nient. Mais les prépas P1 sont entrées dans les mœurs. La nouveauté porte sur les prépas anticipées en Terminale S qui permettent de faire la différence là où les prépas P1 la font moins compte tenu du grand nombre d'élèves qui les suivent. Rien n'est jamais incontournable, certains élèves travaillent mieux seuls. Mais ils ont intérêt à se tenir bien informés et à être très solides, scolairement et psychologiquement.

La Rédaction

Quels conseils donneriez-vous aux étudiants engages cette année en première année du concours de médecine ?

Edouard Morice

Ne pas sous-estimer le concours et être à 100% d'entrée de jeu. Ne pas oublier de rester en forme et de dormir. Toujours garder une vue d'ensemble de son travail pour ne pas se faire manger par « une » matière. On n'a jamais le concours sur une seule matière.

La Rédaction

Et du côté concours de l'internat, comment voyez-vous l'avenir ?

Edouard Morice

Cette année sera la dernière année du concours de l'ECN.

La Rédaction

Un dernier mot à nos lecteurs

Edouard Morice

Les lignes bougent actuellement en 1ère année de médecine. Le numerus clausus est en passe d'être abandonné. Mais il est essentiel que les lycéens entendent que tout le monde ne sera pas médecin, ou ingénieur, ou architecte... etc... Chacun doit se donner les moyens de ses ambitions, et le Bac n'y prépare malheureusement plus. En première année de médecine, la sélection va changer mais elle ne pourra pas être supprimée. Et heureusement pour notre santé.