Des ânes en Ehpad ou quand les grandes oreilles sont à l'écoute des anciens

La résidence retraite MBV-Clairbois expérimente avec des ânes, la médiation animale auprès des personnes âgées

Publié le 25 février 2016

C'est en 2014 qu'est né le projet de médiation avec l'âne auprès des personnes âgées. Infirmière formée à la médiation asine, Catherine Follet, présidente de l'association Corps et Ânes a proposé ce projet à la résidence retraite MBV Clairbois (Dirac - 16), qui immédiatement séduite, a décidé de mettre en place ce programme expérimental, avec le concours financier d'AG2R - LA MONDIALE.

Cette approche, destinée aux résidents isolés tant sur le plan social, familial, pathologique, et physique pouvant manifester des troubles de la communication verbale.

Cette expérimentation, financée par AG2R - LA MONDIALE, avait pour objectifs une rééducation psychomotrice auprès de personnes âgées isolées par des troubles psychiques ou des difficultés physiques. Il s'agissait :

  • D'ouvrir la communication verbale ou non verbale : expression des ressentis, émergence d'émotions
  • Favoriser le sentiment de valorisation de soi, de confiance en soi et en l'autre
  • Favoriser l'équilibre et les coordinations motrices
  • Apaiser les angoisses
  • Stimuler les sens

En 2015, un premier groupe de 6 résidents, 4 hébergés au sein de l'espace protégé et 2 ayant une certaine autonomie, a été constitué pour bénéficier de 9 séances régulières, à raison d'une séance par semaine.

Le personnel soignant étant invité avec l'animateur et la psychologue de l'établissement à constater les bienfaits de cette approche au fil du temps, en remplissant une fiche d'évaluation en équipe pour permettre une analyse en fin de projet.

Au fil des séances, à l'approche des animaux, spontanément, les participants ont exprimé d'avantage d'émotion et prenait du plaisir à les caresser. Un lien véritable s'est tissé entre le résident et « son âne » reconnu d'une séance à l'autre, signe d'une amélioration sur le plan cognitif. Certains cherchaient à se lever pour les caresser, pour d'autres, ces séances ont été l'occasion de retour en arrière par stimulation de la mémoire. Anecdotes d'antan, expressions en patois... ont ressurgi spontanément.

Au fil des séances, les résidents ont manifesté des comportements inattendus et oubliés (gestuelle, posture, parole...), et le personnel encadrant a pu constater des effets sur l'état général des participants, notamment concernant l'amélioration de l'alimentation et de l'hydratation, de la motricité, du discours oral et pour certains une sortie de l'isolement.

Les premières conclusions ont montré un intérêt thérapeutique notable et l'analyse de cette première expérimentation va permettre d'affiner cet accompagnement lors d'une deuxième phase prévue en 2016.

L'animal, le meilleur ami de l'homme...