Les métiers de la santé, pôle d'attractivité pour les salariés en reconversion

étude menée par Transitions Pro Nouvelle-Aquitaine (ex-Fongecif) indique que, depuis 2020, les métiers de la santé se classent au premier rang des demandes de reconversion des salariés du secteur privé.

Publié le 08 février 2024

Depuis la crise COVID, le secteur de la santé est au centre des débats en France. En plus de la pression subie par le personnel soignant, le risque de fuite des effectifs, en particulier paramédicaux, est au coeur de toutes les préoccupations. Pourtant, une étude menée par Transitions Pro Nouvelle-Aquitaine (ex-Fongecif) indique que, depuis 2020, les métiers de la santé se classent au premier rang des demandes de reconversion des salariés du secteur privé. Une attractivité telle, qu'elle peut entraîner des problématiques de financement.

Chaque année en Nouvelle-Aquitaine, les besoins en recrutement sur les métiers sanitaires et sociaux sont constants : entre 2000 et 2500 postes pour les aides-soignants, 1500 et 2000 pour les infirmiers*.

Du côté de la mobilité professionnelle, depuis 2020 et le passage du Fongecif à Transitions Pro Nouvelle-Aquitaine, les formations du secteur sanitaire et social sont les plus nombreuses, tous secteurs confondus, tant au niveau des demandes des salariés que des financements accordés.

Ainsi, rien qu'en 2023, les reconversions vers les métiers d'aide-soignant, infirmier, auxiliaire de puériculture et accompagnant éducatif et social représentaient plus de 11% des demandes. Viennent ensuite les métiers de conducteur routier et des fonctions support telles que gestionnaire de paye ou assistant comptable, qui représentaient chacun entre 4 et 5% des demandes en 2023.


Aide soignant, le plus attractif

Chaque année, la première place du palmarès des demandes de reconversion et des dossiers financés traités par Transitions Pro Nouvelle-Aquitaine est occupée par le métier d’aide-soignant. Sachant que les trois-quarts des candidats aux formations vers ces métiers sont issus d’autres secteurs professionnels, il s’agit donc bien pour eux de commencer à écrire une nouvelle page de leur carrière.

Ainsi, entre janvier 2020 et décembre 2023, le métier d’aide-soignant représente plus de 5% de l’ensemble des projets de reconversion traités par Transitions Pro Nouvelle-Aquitaine, avec près de 500 dossiers déposés sur les quelque 8500 demandes de financement reçues. Sur la même période, c’est également le parcours de formation le plus financé par la Commission Paritaire de Transitions Pro avec 384 dossiers financés, soit 7% des 5735 candidatures validées par l'organisme. 

La demande annuelle est telle que les fonds à disposition de Transitions Pro Nouvelle-Aquitaine ne permettent pas de financer toutes les demandes. Entre 2020 et 2023, plus de 80 salariés ayant déposé leur dossier PTP (Projet de Transition Professionnelle- ex CIF) pour un projet de reconversion vers le métier d’aide-soignant, ont essuyé un refus.

Considérant qu'un dossier PTP "aide-soignant" revient en moyenne à 27000 euros, environ 2,2 millions d’euros supplémentaires auraient été nécessaires pour répondre à l'ensemble des demandes.



Le métier d'infirmier, victime de son succès



La profession d’infirmier attire également un grand nombre de salariés en reconversion. La question est toutefois plus complexe car il s’agit d’un parcours de formation pluriannuel. L'engagement financier par dossier étant plus important (plus de 100.000 € entre maintien de la rémunération et coût pédagogique), il est donc délicat de tous les accepter, au risque de grever trop lourdement le budget de Transitions Pro au détriment des autres demandes de reconversion sur des secteurs d’activité également en tension de recrutement.

Au total entre 2020 et 2023, 111 demandes ont été déposées auprès de Transitions Pro Nouvelle-Aquitaine, parmi lesquelles 72 ont été acceptées. Les autres candidats s'orientent le plus souvent vers le dispositif "démission-reconversion", accessible sous certaines conditions d’ancienneté. Entre 2020 et 2023, plus d’une centaine de salariés y ont eu recours avec le projet de devenir infirmier.

A noter enfin que les deux-tiers des salariés visant le métier d’infirmier occupent déjà un emploi dans le domaine de la santé. Pour la plupart, il s’agit d’aides-soignants qui portent donc davantage un projet d’évolution de carrière.

Une quête de sens

Au total, les demandes de financement de formations de la part des salariés du privé pour rejoindre les métiers de la santé connaissent donc une hausse tendancielle, en dépit des difficultés du secteur, notamment mises en lumière depuis la crise du Covid. Une hausse qui traduit une quête de sens chez un grand nombre de salariés, matérialisée par le contenu de leurs projets de transition professionnelle.

*Source : Schéma des formations sanitaires et sociales 2019-2023 : 
https://www.nouvelle-aquitaine.fr/sites/default/files/2020-06/schema-brochure-formation-ss.pdf