Le Collectif Inter-Associatif sur la Santé (CISS) Poitou-Charentes, avec l'ARS et en partenariat avec l'Assurance maladie, organisaient une demi-journée d'information et d'échanges sur la chirurgie ambulatoire ce 26 novembre à l'ARS à Poitiers. Cette réunion était destinée aux représentants d'usagers qui, au nom d'une association d'usagers agréée, portent la parole des usagers du système de santé dans les différentes instances existantes (établissements de santé, Caisses primaires d'assurance maladie, Conférence régionale santé autonomie, etc.). Les représentants des usagers sont les interlocuteurs directs des patients. Ce rôle privilégié leur permet d'être à l'écoute des patients, de les orienter, les conseiller et répondre aux questions lors d'une prise en charge en établissement de santé.
Les objectifs pédagogiques de cette session d'information et d'échanges étaient de faire :
=> Comprendre les bénéfices et les enjeux de la chirurgie ambulatoire
=> Connaître l'offre de chirurgie ambulatoire en Poitou-Charentes
=> Appréhender les pathologies concernées par la chirurgie ambulatoire aujourd'hui et demain
=> Connaître le parcours de soin d'un patient en chirurgie ambulatoire
La chirurgie ambulatoire, pratique centrée sur le patient, lui permet de sortir le jour même de son intervention : un séjour en hospitalisation ambulatoire n'excède pas 12 heures. La chirurgie ambulatoire, saut qualitatif dans la prise en charge du patient, est également un enjeu majeur d'amélioration et structuration de l'offre de soins. Elle présente des avantages en termes de sécurité des soins, d'optimisation de l'organisation et des ressources des plateaux techniques, de satisfaction du personnel. Il existe peu de contre-indications absolues à la chirurgie ambulatoire, et la plupart des patients sont éligibles. Ce sont les soins et la surveillance postopératoires prévisibles à la suite de l'intervention, qui conditionnent le choix préalable de prise en charge ambulatoire.
Ainsi, le virage ambulatoire est un enjeu essentiel pour notre système de santé parce qu'il est bénéfique:
=> aux patients en termes de qualité et de sécurité des soins (moindre exposition aux infections nosocomiales) et en termes de retour rapide au domicile. L'utilisation de techniques mini-invasives, favorisée par la prise en charge en ambulatoire, diminue le risque d'infections du site opératoire ;
=> aux professionnels des établissements de santé via l'amélioration de leurs conditions de travail et de leur qualité de vie ;
=> aux professionnels libéraux, qui peuvent assurer un suivi plus approfondi de leurs patients avant et après l'hospitalisation ;
=> aux établissements de santé, qui peuvent réaliser des gains de productivité en diversifiant leurs modes de prises en charge, ce qui représente à terme des économies pour l'assurance maladie.
Avec un taux régional de chirurgie ambulatoire de 43,9 % en 2013, Poitou-Charentes se classe en 4ème position sur les 22 régions de France métropolitaine. En France, la part de chirurgie ambulatoire par rapport à la chirurgie conventionnelle représentait 42,7% en 2013, part nettement inférieure à celle observée aux Etats-Unis, Grande-Bretagne, pays du nord de l'Europe et Portugal. Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, et Manuel Valls, chef du gouvernement, déclaraient en avril dernier que le développement de la chirurgie ambulatoire permettrait d'économiser près d'1 Md €, et fixaient l'objectif qu'en 2016 une opération sur deux soit pratiquée selon cette modalité. Pour sa part, l'Agence Nationale d'Appui à la Performance (ANAP) estime que 80 % des actes chirurgicaux pourraient être réalisés en ambulatoire, en toute sécurité et avec un confort amélioré pour le patient.
Pour l’Agence Régionale de Santé Poitou-Charentes, l’objectif de développement de la chirurgie ambulatoire a été inscrit dans :
=> son Contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens (CPOM) ;
=> son Programme Régional de Gestion du Risque (PRGDR). Dans ce cadre l’Agence, depuis 2011, a mis en place un groupe de travail Chirurgie ambulatoire, composé de représentants de l’ARS, de l’Assurance Maladie, des chirurgiens, anesthésistes, cadres de bloc opératoire, de l’URPS médecins et infirmiers et du CISS-PC.
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